Le sommeil est, de par sa durée et ses nombreuses fonctions, fondamental pour notre santé et pour notre équilibre. Dans les épisodes précédents de ce grand dossier, nous avons observé ses caractéristiques physiologiques, décrit ses dysfonctionnements puis cerné les causes de ces troubles. Voyons aujourd'hui quelles peuvent être les conséquences d'un manque de sommeil.
Nous avons tous eu l'occasion de mal dormir ou de ne pas dormir assez un jour ou l'autre, à l'occasion d'une fête qui se terminait tard, d'un environnement exceptionnellement bruyant ou d'un problème de santé qui nous gardait éveillé. Nous savons donc tous que le manque de sommeil nous met dans un état désagréable, nous avons l'impression de nous traîner, d'être "à côté de nos pompes", de ne rien comprendre à ce qui se passe et d'être totalement inefficace Bref, nous n'avons qu'une envie : nous coucher et dormir enfin. Une bonne nuit de sommeil ou deux nous permettra de récupérer et nous n'y penserons plus.
Mais qu'en est-il des insomniaques qui, chaque nuit, ont des difficultés à dormir et ne récupèrent jamais leur retard ?
Nous allons voir ensemble que ce manque de sommeil chronique a de nombreuses conséquences, dont certaines sont évidentes et d'autres moins, mais tout d'abord, rappelez vous ce que nous avons appris dans la première partie de ce dossier : le sommeil a une fonction de réparation. Le sommeil lent profond répare le corps physique plus particulièrement en début de nuit et le sommeil paradoxal répare le psychisme plus particulièrement en fin de nuit. Par conséquent, en fonction du type de sommeil qui nous manque, nous aurons des retombées physiques ou psychiques ou les deux !
1 - Conséquences visibles du manque de sommeil
(plutôt du domaine du psychisme, donc consécutives à un manque de sommeil paradoxal)
La plus évidente pour tout le monde (et surtout pour l'entourage...) est l'impact sur l'humeur.
Quand on dort mal, on est de mauvais poil, irritable, impatient, mais aussi triste et pessimiste !
Dans un second temps, on remarque chez les personnes qui ont mal dormi
un déficit de l'attention
des troubles de la vigilance qui sont à l'origine d'incidents plus ou moins anodins (on laisse tomber les choses, on les casse, on se cogne, on percute les gens, on ne retrouve plus ses affaires.....) ou d'accidents graves (+33% de risque d'accident de la route pour les personnes souffrant d'apnées du sommeil).
une évidente difficulté à se concentrer : on travaille moins vite, moins bien, on se trompe souvent...
une augmentation de l'émotivité (l'intensité de la réaction émotionnelle est augmentée de 60% pour un même stimulus)
Consécutivement à toutes ces manifestations commence à naître un stress de performance ("je dois y arriver quand même, il faut que je fasse un effort") qui n'arrange pas les choses mais bien souvent les aggrave.
En conséquence, des troubles physiques commencent à se manifester
tensions musculaires,
maux de tête,
sueurs froides,
troubles digestifs....
Viennent ensuite
l'envie de se retrouver seul au calme qui peut aller jusqu'Ã la hantise du contact social....
enfin, parfois survient la dépression
Bref, tout va de mal en pis..... Mais le pire, justement, n'est probablement pas dans ce qui se voit....
2 - Conséquences cachées du manque de sommeil
(plutôt du domaine du physique, donc consécutives à un manque de sommeil lent profond)
On estime que dormir régulièrement mois de 6 heures par nuit expose l'être humain à la dégradation progressive de sa santé et à un risque accru de pathologies lourdes.
En premier lieu, le manque de sommeil, même léger, a une influence sur les hormones associées à la faim (la ghréline) et à la satiété (la leptine) ce qui accroît considérablement le risque d'obésité.
Il a également été démontré que les "couche-tard" ont un risque plus important de développer des maladies métaboliques et notamment
un diabète ou des troubles gastro-intestinaux,
mais aussi des troubles psychologiques, neurologiques ou respiratoires !
Par ailleurs, on a pu établir le lien entre le manque de sommeil et
l'hypertension artérielle (HTA),
l'athérosclérose (artères bouchées)
la dépression
une accélération du vieillissement de la peau
une diminution du nombre des spermatozoïdes (infertilité)
la rectocolite hémorragique
mais aussi les cancers (intestin, prostate, sein...),
les maladies cardio-vasculaires (insuffisance cardiaque, infarctus)
ainsi que la maladie d'Alzheimer.(1)
Enfin, des chercheurs ont également démontré que "dormir moins de 6 heures par nuit altère les fonctions de 700 de nos gènes, parmi lesquels ceux qui contribuent à l'activation de la réponse au stress et du système immunitaire (risque de contracter une affection multiplié par 3)!!!
Donc, globalement :
Vous le voyez, un mauvais sommeil n'est pas un trouble banal que l'on peut négliger et nombreux sont les insomniaques qui s'en plaignent mais ne s'en préoccupent pas assez. Dans le prochain volet de ce Grand dossier, nous verrons qu'il existe des moyens sains et non médicamenteux de retrouver le sommeil. Surveillez sa parution sur la page Créalma
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