Histoire du Mardi-Gras
- Nanou de Créalma
- 13 févr. 2018
- 2 min de lecture
La tradition du Mardi Gras se perd un peu de nos jours, et a tendance à se confondre un peu avec la Chandeleur : pour Mardi Gras on fait des crêpes.
Tout d'abord que signifie cette dénomination de Mardi "Gras" ?
Il est facile d’en déduire que cette fête tombe toujours un mardi même si sa date n'est pas fixe, mais pourquoi « gras » ?
Pour comprendre cela, il faut savoir à quoi correspond ce jour qui se situe toujours 47 jours avant Pâques et dont la date est précisément fixée à partir de la date de Pâques, variable elle aussi.
Dans la tradition chrétienne, les 40 jours avant Pâques correspondent à une période appelée « Sainte Quarantaine » ou « carême » (qui découle de quarantaine) durant laquelle, en souvenir des 40 jours passés par Jésus dans le désert, et pour certains aussi des 40 jours du jeûne de Moïse, les chrétiens sont invités à "faire maigre" (soit un jeûne partiel d'un seul repas frugal quotidien) et à jeûne total le vendredi et le samedi de Pâques qui sont dits vendredi et samedi Saints.
Avant cette période de jeûne et abstinence, la logique naturopathique voudrait que l'on réduise progressivement son alimentation, mais les anciens ne l'entendaient pas de cette oreille et au contraire, la semaine précédant le carême, ils se livraient à quelques excès alimentaires pour prendre des réserves. C'est pourquoi les jours de cette semaine-là étaient appelés les jours gras. Cette semaine « grasse » prenait fin le mardi gras, car le lendemain, Mercredi des Cendres marquait le début du carême.
Les excès de la semaine grasse culminaient avec le carnaval, débordement festif dont la tradition a été conservée, et dont la plupart des gens ignorent que le nom est associé à l'exigence du carême de supprimer les nourritures grasses, concrètement la viande, puisque carnaval vient du latin carne levare qui veut dire « supprimer la viande » !
De nos jours, que l'on s'associe ou non au carême par conviction religieuse, il n'en reste pas moins que diminuer la quantité de viande dans nos assiettes pendant une quarantaine de jours peut-être grandement salutaire à une époque marquée par la surconsommation de protéines animales.
Si les régimes végétaliens intégristes peuvent être un peu excessifs, n'oublions pas néanmoins que l'excès de viande est incriminé dans de nombreuses pathologies qui vont de la simple crise de goutte, douloureuse mais pas mortelle, aux pathologies cardio-vasculaires et à de nombreuses formes de cancer.
Par ailleurs, il est bon de comprendre que le vrai sens du carême ne tourne pas exclusivement autour de la nourriture. Ce jeûne et cette abstinence concerne tous nos défauts, toutes nos addictions, se "priver" de son téléphone portable peut être, de nos jours, un geste valable de carême !! Nous alléger de ce qui nous nuit pour faire de la place à l'amour de l'autre, ce n'est pas une question de religion !!!