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  • Photo du rédacteurNanou de CRÉALMA

Con... finement...

Dernière mise à jour : 16 mars 2020

Les quelques lignes qui vont suivre sont la trace écrite des pensées qui me dansent dans la tête depuis quelques temps et que j'ai finalement eu envie de partager avec vous en revenant du bureau de vote où je viens de participer à une intéressante chorégraphie destinée à nous permettre de remplir notre devoir de citoyen tout en faisant (de bonne foi pour les exécutants) semblant de protéger notre droit à la vie !



Je rédige donc cet article au moment où la planète se confronte à la pandémie du Corona virus Covid 19 et que le gouvernement français, (suivant en cela les traces du gouvernement italien qui a un peu d'avance et en est déjà au confinement national) vient de passer au stade 3 de prévention.

Jour après jour, les consignes s'accumulent, de plus en plus nombreuses : outre les précautions d'hygiène élémentaire, il convient maintenant de garder une distance respectable avec tout autre être humain, et de s'abstenir de fréquenter tout type de rassemblement ou activité sociale.

Depuis quelques semaines déjà les plus précautionneux d'entre nos concitoyens s'étaient livrés à des opérations de stockage des denrées qu'ils estimaient indispensable à la survie en cas de quarantaine ; c'est ainsi que l'on a vu les rayons de papier de toilette littéralement dévalisés dans les supermarchés ! C'est d'ailleurs assez étonnant que le papier de toilette soit ainsi considéré comme une denrée indispensable… mais il est vrai que maintenant plus personne ne lit les journaux ou les magazines, et comme nous ne sommes pas en automne, les feuilles mortes ne se ramassent plus à la pelle…

Cette « précautionnite » a atteint son paroxysme au lendemain de l'allocution télévisée du président de la république annonçant la fermeture des écoles. Dans les minutes qui ont suivi, les sites de commandes des grandes enseignes ont sauté tant le nombre d'appels a été important !

Des personnes tout à fait fiables m'ont rapporté des scènes ubuesques : ce monsieur passant à la caisse plus de 400 € de conserves, ces échauffourées entre ménagères pour s'arracher le dernier paquet de coquillettes du rayon, ces personnes anxieuses qui ne vivent plus que le thermomètre à la main, à l'affût du moindre 1/10 de degré suspect…


Un relent de topinambours et de rutabagas


En ce début de XXIe siècle il reste fort peu de personnes ayant connu la dernière guerre et pourtant ces comportements ressemblent étrangement à ceux de nos parents ou grands-parents qui stockaient le sucre à la moindre émeute car ils avaient connu la faim, le froid, le manque de tout et avaient dû se contenter pour survivre de quelques rutabagas agrémentés, le dimanche, d'un ou deux topinambours...


Nous avons maintenant, avec les réseaux sociaux, un observatoire très intéressant et depuis quelques jours, au fur et à mesure que les conseils, incitations voire interdictions se mette à tomber des bouches de nos dirigeants comme les crapauds dans le conte de Perrault, on constate de plus en plus de commentaires désolés : les cinémas vont fermer, les cafés et restaurants aussi, on ne pourra plus aller au théâtre, les concerts seront annulés, les activités non indispensables à la survie seront suspendues jusqu'à nouvel ordre. «Mais qu'allons nous devenir ? Enfermés seuls à la maison, obligés de s'occuper de nos enfants qui ne sont plus scolarisés, avec l'horrible perspective de manquer de nourriture et, cerise sur le gâteau, la bourse qui s'effondre risquant d'entraîner avec elle notre livret de caisse d'épargne qui, de toute façon, ne rapporte déjà plus rien !»


La morosité s'installe, le stress gagne, les gilets ne sont plus jaunes mais verts de peur et l'on a enfin réussi à unifier le pays dans un même mouvement de trouille viscérale !

Une pétoche peut-être justifiée au demeurant puisque les hôpitaux italiens, complètement dépassés par le ratio malades graves/appareils d'assistance respiratoire, en arrivent paraît-il à faire un choix entre les malades, donnant la priorité des soins aux moins de soixante ans...


La médaille aurait-elle un bon revers ?


Les plus accros à l'humour noir diront que nous allons enfin, grâce à ce virus solutionner l'épineux problème du financement des retraites... prions et mobilisons-nous pour que cela ne devienne pas réalité !

Restons optimistes et cherchons sous quel angle cette situation est "positive".

Le bon côté des choses, c'est que la réduction des activités, notamment industrielles, aura réussi à limiter un peu la pollution pendant quelques semaines et que certains en auront profité pour retrouver une vraie communication humaine et solidaire, comme en Italie où les gens confinés se mettent aux fenêtres pour chanter ensemble des chants traditionnels qui se promènent à leur place dans les rues de la ville ou en Espagne où l'on a vu naître la gym sur balcon.

On peut espérer aussi que cette décroissance forcée du niveau de vie permettra à quelques personnes d'appréhender la vie sous un autre angle, du point de vue de celui qui, à longueur d'année, se trouve dans l'impossibilité d'aller au cinéma, au concert, au théâtre ou au restaurant et surtout de s'acheter de la nourriture en suffisance.


Personnellement je nourris l'espoir que ce virus fournisse l'opportunité à l'humanité de se vacciner contre l'effroyable maladie qui la ronge de plus en plus profondément, la maladie du trop, la maladie de la vie virtuelle durant laquelle le qualitatif est irrémédiablement remplacé par du quantitatif.


Et si c'était l'occasion pour nous de réapprendre le respect, le contentement, la gratitude ?

L'occasion de sortir d'une spirale infernale dans laquelle nous nous étions, il est vrai, laissé aspirer sans trop de résistance, emportés que nous étions par le chant trompeur des sirènes…


Et si c'était l'occasion pour nous de prendre conscience que nous étions en train de marcher sur la tête, de nous tromper de combat, de mener une guerre inutile et destructrice contre nos semblables donc contre nous-mêmes…

L'occasion de faire le bon choix, le choix de la vraie vie…


L'occasion de profiter de ce confinement pour être de plus en plus finement cons... jusqu'à ne plus l'être du tout ?


reprendre sa vie en main sans peur, mais en toute conscience


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