La lavande et le romarin, plantes du soleil
- Nanou de CRÉALMA
- 1 mai 2018
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La lavande et le romarin sont des espèces d'une même famille botanique riche en plantes odorantes, qui aiment la chaleur et la lumière solaire. Elles sont toutes 2 des lamiacées (ou labiacées). Mais malgré leur parenté, elles se distinguent nettement par leur apparence et leurs effets.

Dans l'Antiquité, le romarin était plus prisé comme plante vouée au culte d'Aphrodite, déesse grecque de la beauté et de l'amour, que comme plante médicinale et condimentaire. C'est au Moyen Âge que l'on découvrit ses vertus curatives. Originaire d'Afrique du Nord et d'Asie mineure, le romarin s'est largement répandu dans les contrées ensoleillées du bassin méditerranéen, avant de s'acclimater au-delà des Alpes au début de l'ère chrétienne grâce aux efforts des moines colonisateurs. Ainsi, la culture du romarin fut recommandée dans le Capitulaire de Charlemagne. Il apparaît aussi dans le jardin de simples du cloître de Saint-Gall (Suisse), dont les plans furent dessinés en l'an 820. Puis, la diffusion des herbiers au XVIe siècle contribue à faire connaître ses propriétés médicinales. On le trouve notamment dans les ouvrages de Jérôme Bock et de Brunfels.

Petit arbuste trapu pouvant atteindre 1,50 m de hauteur, le romarin est pourvu de longues feuilles étroites et lancéolées ressemblant à des aiguilles de pin, enroulées sur elles-mêmes pour limiter l'évaporation de l'eau sous l'effet du rayonnement solaire. Ses petites fleurs pâles, d'un violet tendre, asymétriques, aux pédoncules courts, sont disposés en grappes. Elles donnent un miel excellent. Toute la plante est imprégnée de substances aromatiques et résineuses, fruits de l'action de la chaleur et de la lumière solaire. Leur parfum, qui rappelle celui de l'encens, tantôt camphrée, tantôt plus pétillant, varie selon leur provenance.
Les nombreuses propriétés thérapeutiques du romarin le faisaient passer jadis pour la panacée de tous les maux. Actuellement, les effets physiologiques de son huile essentielle sont connus de manière précise en fonction de son mode d'administration : action neuromusculaire variable en fonction des doses, tonique général et cardiotonique (à faible dose), décontractant musculaire et relaxant (à doses plus élevées et non toxiques), décongestionnant veineux, mucolytique, anti-infectieux, cholérétique et cholagogue, diurétique, emménagogue…
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Le nom du romarin pourrait venir du latin Ros Marinus qui signifie rosée Marine. Mais l'étymologie grecque Rhops myrinos, qui veut dire arbustes balsamiques, semble plus plausible.
Le nom de la lavande est lié à l'idée de propreté et de pureté : il vient du latin lavare qui veut dire laver.
Traditionnellement utilisé en association avec le bain et la toilette, elle ne manquait jamais dans les armoires de nos grands-mères pour parfumer le linge frais et le protéger contre les mythes.
Dioscoride (premier siècle) cite la lavande au nombre des plantes précieuses. Plus tard on la trouve cité dans une recette allemande du IXe siècle (deWürtzburg). Dans ce recueil d'histoires naturelles, l'abbesse Hildegarde de Bingen (XIIe siècle) préconise l'eau de lavande pour combattre l'inflammation des paupières et ses fleurs séchées contre les mites. La lavande apparaît ensuite dans le livre des simples de Benedetto Rinio (vers 1420), qu'il la conseille contre les douleurs dans les membres. Un ouvrage du XVIe siècle du Docteur Gandel, professeur royal d'anatomie, l'« Histoire des plantes d'Aix et dans plusieurs endroits de la Provence », signale que l'essence de lavande distillée par les paysans provençaux est utilisée pour soigner les plaies et comme vermifuge.

Contrairement à son cousin trapu, la lavande s'élance, fine et altière, en rayonnant à partir d'un pied ligneux qui forme un bouquet bien rond, ne dépassant généralement pas 60 cm de hauteur. Les feuilles de la lavande sont étroites et lancéolées, avec un bord recourbé vers le bas. Ses fleurs se distinguent davantage de celles du romarin par leur couleur mauve et leur placement en épi au sommet des longues tiges, loin des feuilles. Fleurs et feuilles sont imprégnées d'une huile essentielle à l'odeur familière, fine et douce, qui évoque les paysages provençaux.
En phytothérapie et en aromathérapie, la lavande officinale est connue pour ses effets antispasmodiques, calmants, sédatifs, hypotenseur, décontractant musculaire et antiseptique (selon son mode d'administration). Elle est notamment indiquée en cas d'anxiété, d'énervement, de nervosité, d'insomnies et de troubles du sommeil. Elle est également utilisée en présence de crampes, de troubles du rythme cardiaque (accélération), de dermatoses, de brûlures et de plaies… Non toxique, elle est d'emploi aisé pour les jeunes enfants nerveux, agités et présentant des troubles du sommeil ou angoissés.
(extrait d'un article publié dans la Revue WELEDA n°92F - Noël 1996)
NB : Même si elles sont naturelles, les huiles essentielles ne sont pas une médecine douce. Ne les employez jamais pures ou dissoutes dans autre chose qu'un corps gras (pas de miel, pas de sucre !). Consultez votre aromathérapeute après avoir vu votre médecin : lui seul peut établir un diagnostic et ajuster votre traitement.